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Entretien avec Franck Brénugat du site lefictionaute.com

Depuis quatre ans déjà, Franck Brénugat est le chef d’orchestre de ce vaste opéra qu’est l’univers de l’imaginaire. Il était indispensable que lenchassement.com aille à la rencontre, en ses terres bretonnes, du maître d’oeuvre du site lefictionaute.com.


1) Depuis quand le site lefictionaute.com existe-t-il et pourriez-vous nous dire ce qui a été à l’origine de sa création ?
Le site lefictionaute.com existe depuis quatre années déjà. Il fait écho à la revue Parallèles créée en septembre 1994. À l’époque, le ministère de la Jeunesse et des Sports proposait différents montants en vue de promouvoir certains projets. Avec trois amis, nous avions chacun de notre côté établi un projet qui nous tenait à cœur dans le but d’obtenir une subvention. Mon projet visait la création d’une revue consacrée aux littératures de l’imaginaire. Doté d’un montant confortable de 10 000 francs, ce dernier fut retenu et l’un de cette bande de joyeux drilles, Philippe, maquettiste fraîchement moulu — nous avions alors une bonne vingtaine d’années —, accepta avec moi l’idée de porter cette proposition. C’est ainsi que naquit la revue Parallèles, laquelle s’étala sur dix numéros, de septembre 1994 à avril 1999. Elle fut durant cette période la seule revue francophone disponible sur le territoire — avec Science-Fiction Magazine, un confrère arrivé un peu plus tard, mais toujours en service en cette année 2020. L’aventure prit fin, tiraillés que nous étions entre la préparation du CAPES de philosophie et l’enseignement sur Brest de mon côté et les opportunités de travail sur Paris qui s’offraient du côté de mon ami Philippe. La distance géographique n’était plus gérable et l’Internet n’offrait que peu de secours pour alors, celui-ci n’étant qu’à ses balbutiements. Cette surcharge de travail a eu raison de la continuité de feue Parallèles.
S’ensuivit une longue période d’inactivité dans ce registre de l’imaginaire, jusqu’à ce que Philippe me relance une quinzaine d’années plus tard en me proposant la création d’un site Internet. Il travaillait jusqu’alors exclusivement dans le print, la PAO, avec un talent vraiment remarquable. Et un jour, il me fait part de son souhait de diversifier son activité en tentant une incursion dans les méandres du web. Pour se faire la main, il me proposa la création d’un site. Je lui répondis favorablement avec l’idée de créer un site dédié aux grandes sagas de l’imaginaire — l’une des grandes singularités des littératures de l’imaginaire se manifeste dans la production de cycles ou sagas, dont la tomaison varie selon les récits. Peu à peu vint l’idée de rajouter en supplément certains articles de notre défunte revue, notamment les entretiens et articles des principaux auteurs, écrivains et universitaires pour la plupart. Avec le temps, le site s’est finalement élargi à l’actualité et s’exprime aujourd’hui autour de trois grands axes : la littérature, la bande dessinée et le graphisme, tous trois répondant naturellement aux univers de l’imaginaire, communément appelés la SFFF, comprendre la Science-Fiction, le Fantastique et la Fantasy. Pari réussi ! Le site lefictionaute.com connaît un nombre de visiteurs sans cesse plus important et certains professionnels du milieu n’ont pas manqué de nous faire part de la qualité du site, tant en termes de qualité rédactionnelle qu’esthétique. Encouragements à poursuivre donc…


2) Le concept d’imaginaire est très vaste. Votre regard sur celui-ci repose-t-il sur une notion clairement délimitée ?
Effectivement, le terme d’imaginaire se montre très vaste. Les professionnels et amateurs éclairés se disputent toujours sur la définition à donner de l’imaginaire. J’avoue de mon côté avoir une définition somme toute assez conventionnelle, mais nullement consensuelle dans le milieu pour autant. J’aurais tendance à considérer l’imaginaire — littérature, cinéma, bande dessinée, graphisme : peu importe pour notre affaire le support — comme répondant à l’une des trois catégories susmentionnées. Il peut répondre de la Science-Fiction, soit l’introduction dans l’histoire d’un élément rationnel science-fictionnel ou science-fictif, encore appelé spéculatif — là aussi le vocable est fluctuant, fait intéressant — dans un univers déjà rationnel. Ainsi, le 2001, l’Odyssey de l’espace relève bien de ce registre, qu’il soit issu de l’œuvre écrite du romancier Arthur C. Clarke ou du génial long métrage mis en scène par le talentueux et inégalé Stanley Kubrick. Il peut encore répondre au Fantastique, lequel peut se définir par l’introduction d’un élément irrationnel dans un univers rationnel. Les romans et autres nouvelles de l’incontournable Stephen King ou Peter Straub tout comme le roman Dracula de Bram Stoker répondent parfaitement à cette approche. Il peut enfin se définir par l’introduction d’un élément irrationnel dans un univers déjà irrationnel : on parle alors de Fantasy. Les œuvres de J. R. R. Tolkien (Le Seigneur des Anneaux), de J. K. Rowling (la saga des Harry Potter) ou encore celles plus récentes de George R. R. Martin (La saga des Game of Thrones). Au regard de cette tentative définitionnelle, certains auteurs émettent quelques réticences, jugeant ces distinctions par trop réductrices.
Le terme de transfictions fait alors son apparition dans le landerneau des littératures d’imaginaire. À leur décharge, nous ne pouvons qu’appuyer l’idée que certaines œuvres se montrent particulièrement rétives à tout classement, certaines d’entre elles étant littéralement mal inventoriées. J’en veux pour exemple le classique épistolaire de Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne — pour lequel d’ailleurs beaucoup considèrent que le nom de Frankenstein est attribué au « monstre » en lieu et place du docteur, son géniteur. Au regard des définitions proposées plus haut, il relève sans l’ombre d’un doute de la seule Science-Fiction, en ce que la créature se montre bien ici le fruit d’une expérience scientifique, par conséquent imputable à la raison rationnelle — ici, l’électricité — et non le fruit d’une intervention fantastique de type magique ou divine par exemple. Nous retrouvons bien dans cette œuvre l’introduction d’un élément rationnel dans un univers déjà rationnel. Force est de constater toutefois notre fâcheuse habitude à classer ce chef-d’œuvre dans le registre du Fantastique. Nous pouvons également établir le même constat concernant la grande majorité des romans courts et autres nouvelles du maître de Providence, Howard Phillips Lovecraft, classée dans le registre du Fantastique alors que la plupart de ses récits — notamment ceux relevant de ce que l’on nomme usuellement le mythe de Cthulhu — relèvent en réalité de la Science-Fiction. Les créatures lovecraftiennes ne sont pas plus magiques que celle du roman shelleyien, en ce qu’elles ne sont que de simples entités extra-terrestres, organismes vivants parmi tant d’autres dans un univers riche — et manifestement très inventif il est vrai, au regard de certaines manifestations peu compatibles avec les lois en vigueur de la Phusis…


Il est à noter que dans ces trois grands registres, existent quantité de sous-registres et sous-sous-registres. On compulsera en ce sens et avec intérêt le très éclairant Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire d’Apophis disponible aux éditions Albin Michel imaginaire. Un sous-genre actuellement très en vogue concerne l’uchronie, savoir la revisitation de l’histoire en fonction d’un point de convergence ayant fait basculer notre histoire officielle vers une histoire alternative. On pourra en ce sens se référer au classique de Philip. K. Dick Le Maître du Haut Château, dont on a également tiré une très bonne série éponyme. Pour en revenir à notre tentative définitionnelle, il est toujours possible de parler de littératures de mauvais genres — imaginaire, polar et bande dessinée — en opposition avec la littérature dite blanche (tout le reste). Les Anglo-Saxons ont réglé le contentieux en classant leur littérature à travers les vocables « Fiction » et « Non-fiction », comprendre l’imaginaire et la fiction d’un côté et tout ce qui n’est pas imaginaire ou fictionnel de l’autre… Petit aparté concernant les littératures de mauvais genres ; si le polar surtout et la bande dessinée depuis peu ont su gagner leurs lettres de noblesse — et à juste titre — nous sommes malheureusement loin du compte concernant les littératures de l’imaginaire, la Science-Fiction tout particulièrement. J’éprouve ainsi quelque plaisir à bien compartimenter les genres, il est vrai. Triste réminiscence de certaines lectures aristotéliciennes durant mes lointaines années estudiantines — ce cher Aristote étant le géniteur de l’idée de classification — ? Plus probablement un certain tempérament psychorigide, comme ne manqueraient pas de souligner certains de mes proches… Allez savoir… Mais imaginez un instant une librairie sans nomenclatures : on pourrait malencontreusement dénicher un Lovecraft dans le rayon littérature érotique… C’est dire le frisson…


3) Sur quels critères vous basez-vous pour décider que telle œuvre, tel auteur apparaîtront sur le site ?
Le plaisir. Et lui seul. Nous sollicitons ainsi auprès des éditeurs des titres dont nous avons déjà, il est vrai, un a priori positif, parce que nous éprouvons simplement l’envie de les lire. Cela fausse quelque peu, il est vrai aussi, notre système de notation des titres, dans la mesure où, comme vous l’aurez compris, nous ne chroniquons pas d’ouvrages que nous n’avons tout simplement pas envie de lire. De temps à autre, nous recevons des titres non sollicités, mais qui se révèlent être de véritables pépites. Pour preuve, le dernier titre reçu La Machine s’arrête du Britannique E. M. Forster aux éditions L’Échappée, lequel met en lumière les dérives possibles d’une civilisation vouée au tout mécanique. Magistrale nouvelle pour cet auteur de La Route des Indes, laquelle, un siècle après sa rédaction se montre toujours aussi nécessaire à sa lecture. Concernant les chroniques associées aux sagas, j’attends la sortie du dernier opus afin de proposer une ample lecture de l’ensemble du cycle. Dans la mesure du possible, nous essayons de mettre sur le site des titres qui s’apprêtent à sortir, de façon à optimiser la visibilité de l’auteur et celle de sa maison d’édition. Nous participons ainsi à l’actualité du titre, de son auteur et de l’éditeur. Ensuite, nous nous efforçons dans la mesure du possible d’alterner entre des œuvres et auteurs phares et des œuvres et auteurs moins connus du grand public, dont la qualité rivalise sans difficulté aucune avec certains maîtres déjà bien établis. Stephen King n’a ainsi nullement besoin du lefictionaute.com pour bien vendre, cela s’entend ; en revanche, une lecture partagée et relayée sur notre site pour un titre d’une petite maison éditoriale permet d’étendre la visibilité de tel ou tel auteur. Je citerai volontiers en ce sens un auteur venu du froid peu connu de nos contrées hexagonales, Anders Fager, lequel lorgne du côté lovecraftien avec une maestria incomparable. Mais au moment où j’écris ces lignes, je découvre que l’éditeur Mirobole Éditions est porté absent sur la Toile… Cela est d’autant plus regrettable que le catalogue proposé par ce dernier s’avérait des plus fréquentables…
La problématique associée à nos littératures est la suivante : le nombre de titres est d’une année sur l’autre croissant, alors que le nombre de lecteurs opère la tendance inverse. Je ne saurais dire en revanche si la problématique est la même concernant les autres littératures. Toujours est-il que le grand public a vite fait de jeter son dévolu sur les titres jugés incontournables, qualifiés pour la plupart de commerciaux. Un Stephen King, un Maxime Chattam ou encore un Bernard Werber n’auront aucune difficulté à trouver leur lectorat. Il m’arrive par ailleurs, lors de salons ou festivals, de faire la rencontre de personnes dont le travail m’interpelle. Si l’échange avec l’intéressé semble être la promesse d’une belle rencontre, rendez-vous est pris pour ledit entretien. Il nous faut qui plus est bien sélectionner les articles à mettre en ligne, étant donné la nature du deal passé avec le webmaster, savoir deux ou trois articles mis en ligne par mois. Au-delà, cela aurait un coût financier personnel que je ne puis me permettre d’une part, et le travail préparatoire en amont serait tel que je n’aurais plus le loisir de me consacrer à autre chose d’autre part. Le plaisir de mettre en avant telle œuvre ou tel auteur demeure in fine le premier critère. Je me fais la remarque suivante : qu’aimerais-je retrouver sur le net en tant que lecteur ? Et si nos lecteurs-internautes ont du plaisir à parcourir le site, alors le pari est gagné. Même si les choses n’avancent jamais aussi vite qu’on le souhaiterait…


4) Parmi les auteurs présents sur lefictionaute.com en est-il dont vous ne vous attendiez pas en raison de leur célébrité à recevoir une réponse favorable, et qui vous ont agréablement surpris ?
En fait, avec un certain nombre d’entretiens à la clé — la grande majorité restant pour alors à mettre en ligne —, je m’aperçois bien naïvement que les auteurs, grands comme petits, sont finalement bel et bien humains. Comprendre par là que la plupart acceptent bien volontiers le jeu d’une rencontre ou d’un entretien par mail ou par téléphone. Il se dit dans le landerneau des écrivains ou des illustrateurs de nos mauvais genres, et dans une moindre mesure également ceux issus de la bande dessinée, que les acteurs se prêtent facilement à ces rituels. Il suffit pour s’en rendre compte de parcourir les allées de tel ou tel festival pour y voir des « personnalités » arpentant tranquillement les allées sans être constamment sollicités par tel ou tel journaliste en manque de textes ou de tel ou tel geek en manque de selfies… Cela est plutôt rassurant, signe d’une certaine maturité du public. Je n’ose imaginer combien les acteurs du milieu doivent apprécier de pouvoir de la sorte échapper à une foule vorace… Après, soyons honnêtes, pour « choper » un certain Stephen King ou un certain George R. R. Martin, la route doit manifestement être quelque peu semée d’embûches… « Mais on ne sait jamais ! » pour reprendre les propos souvent appuyés de l’un de mes acolytes… Certains auteurs se montrent remarquablement réactifs et très professionnels, tout en étant fort affables au demeurant, ce qui ne gâche rien au plaisir. D’autres se montrent en revanche peu réactifs, probablement pris par des impératifs d’une autre nature et d’une autre urgence. Dans cette hypothèse, il est toujours délicat de relancer un auteur, même si la tentation est parfois grande. Je m’accorde trois essais, au-delà, une énième relance se confondrait avec du harcèlement. Au-delà, cela relèverait du harcèlement. On essaye de rester bien éduqués, tout de même ! Parmi les bonnes rencontres, des noms comme Thierry Mornet (responsable de collection chez Delcourt), Marc Boulay et Sébastien Steyer (respectivement paléoartiste et paléontologue), Jean-Yves Mitton (auteur de bandes dessinées), Michel Aroutcheff (sculpteur) ou encore le grand Pierre Christin (scénariste) font assurément partie des têtes d’affiche. De bien belles personnes pour de bien belles rencontres ! Ce sont pour ces moments-là principalement que nous nous investissons autant pour le site. Car derrière les pages du web, ce sont aussi et avant tout des rencontres humaines. Le plaisir, toujours lui…


5) Parmi vos projets, en termes de création, d’entretien ou de rencontres, en est-il qui vous tiennent particulièrement à cœur ?
Oui. Je garde en tête trois priorités que j’aimerais mettre en avant pour les mois et années à venir. J’aimerais tout d’abord privilégier les petites structures éditoriales, lesquelles n’ont pas toujours la visibilité souhaitée dans nos librairies, exception faite, cela s’entend, des librairies qui acceptent de jouer le jeu et qui par conséquent prennent des risques à mettre sur leurs étals des titres audacieux, mais pas nécessairement des plus commerciaux. Si les librairies spécialisées dans nos domaines des mauvais genres sont réceptives à la démarche éditoriale de ces petites structures, les généralistes le sont en revanche beaucoup moins, préférant proposer des titres au potentiel commercial assuré, mais au texte parfois moins savoureux. Il suffit pour s’en convaincre de voir les piles d’ouvrages consacrés à la Fantasy, et pas toujours la meilleure… Le genre semble toutefois avoir atteint son acmé. Un segment dont la solidité commerciale risque malheureusement de phagocyter d’autres registres des littératures de l’imaginaire. Je pense notamment à la Science-Fiction, encore trop peu représentée sous nos cieux. Toutefois, force est de constater un relatif et fébrile retour en grâce depuis une petite décennie déjà, amplement justifié au regard de la profusion de textes de qualité. L’amateur de Fantastique que je suis ne peut en revanche que regretter une absence de textes fantastiques ou horrifiques qui frise l’indigence ! En dehors des habituelles têtes de gondole que sont les Stephen King et autre Stephen Baxter, le genre est bien peu prolixe en territoire francophone. Cela est d’autant plus contrariant que les médias du cinéma, de la série, du jeu vidéo et de la bande dessinée ont su investir plus que de raison le genre.
Mon autre priorité concerne ma volonté de traiter davantage de cycles littéraires, en offrant au lecteur une fiche critique des plus généreuses. Il est vrai que nos domaines se singularisent de la littérature blanche par une production conséquente de cycles ou sagas. Si la trilogie se veut la Reine de la tomaison, il n’est pas rare de voir certains cycles s’étendre sur plusieurs tomes — à l’instar des Harry Potter ou Game of Thrones pour ne citer que les plus connus du grand public. Certains se payent même le luxe de se prolonger parfois au-delà du raisonnable — en témoignent ici par exemple les quatre-vingt-dix-huit tomes de La Compagnie des glaces, saga de Science-Fiction signée par le Français Georges-Jean Arnaud. Derrière ces chroniques détaillées, je garde au plus profond de mon inconscient le désir de publier un jour un ouvrage recensant et commentant les 101 plus grandes sagas de l’imaginaire. À suivre donc… Si la procrastination ne m’emporte pas d’ici là…
Enfin, j’aimerais mettre l’accent sur le travail graphique de toute cette multitude d’auteurs au talent remarquable qui participent à donner au genre ses lettres de noblesse. N’oublions pas que l’imaginaire, étymologiquement, nous renvoie au génitif imago signifiant « portrait » et qu’en ce sens il donne avant tout à voir. Concernant la Science-Fiction, le débat est toujours de savoir justement si cette littérature se veut davantage une littérature d’images ou d’idées. Les deux assurément. Toutefois, beaucoup — et j’en fais partie — se sont engouffrés dans les méandres de la littérature d’imaginaire par l’entremise des remarquables illustrations des premières de couverture de telle ou telle collection. Il suffit pour s’en convaincre de voir dans les années 80 les splendides illustrations de couverture des éditions J’ai Lu ou Presses Pocket, signées par les talentueux Frank Frazetta — le plus grand d’entre tous à mon humble avis — Boris Vallejo, Philippe Caza, Wojtek Siudmak, Chris Foss et de nombreux autres. Inutile de préciser que depuis l’avènement du numérique et de la palette graphique, les auteurs talentueux n’ont cessé de se multiplier et de rivaliser d’ingéniosité et de talent afin de repousser les limites du genre. Ce sont ces auteurs, illustrateurs, graphistes ou dessinateurs que ma petite équipe — composée des forts fréquentables Jean-Marc Saliou et Lionel Gibert — et moi-même souhaiterions rencontrer afin de pouvoir faire partager leurs quelques secrets de fabrication et comprendre leur démarche artistique, mais aussi intellectuelle. Dessinateurs, illustrateurs, mais aussi les nombreux, mais peu crédités concept artist ou concepteurs artistiques, lesquels rivalisent de talent pour offrir des univers graphiques des plus enivrants aux joueurs de jeux vidéo. Et qui nous font le plaisir parfois de nous offrir leur travail au travers d’un somptueux artbook. Il s’agit au travers de ces trois priorités d’explorer encore un peu plus les tréfonds de l’imaginaire, lequel ne cesse encore et toujours de gouverner le monde, selon le bon mot d’un certain Bonaparte. Pour le meilleur comme pour le pire toutefois. Promis : on s’efforcera de travailler au bénéfice du premier quand bien même la réalité tend à privilégier le second…

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