Tu n’as pas de substance
je t’écoute tracer toujours plus d’indomptabilités ridicules
les mettre au creux du langage les secouer comme un boulier démiurge
sur les cimes d’aucune montagne
tu n’ébroues pas la crasse des urbanités serviles dans le crachin réverbératoire du néon translucide des tempêtes
pas plus que dans la passibilité incantatoire des empoussiérés caquetants sur le poison des certitudes tu ne t’enfonces au clou d’aucune porte enfermées dans les villes
je t’ai envoyé dire pendre
le trône des paralytiques huant le chien des foules
l’attrape-misère qui s’immisce sous le marbre des corps
la ripaille frelatée des scrutins cannibales
la panse des faux loups
l’agneau dont on oublie l’agneau
et les couleurs incontinentes du sang avalé des pendus
les frocs apostoliques la claudication des apôtres
la tasse de thé des aphoristes la pagaille du fumier dans les gerbes de blé
l’adresse du funambule qui rêve de cécité
et l’aperture des voyelles sur la paralysie des pages
l’anabase fratricide la transe ammoniaquée des rêves l’ocre des tourbes
l’amour enduit des plâtres barbouillés de corbeaux
l’apostasie des leurres prisme de lunes géométriques néantisées
pour finir pendu par le lierre même de la parole
le poème
pour ne pas déserter le sens de toute ineptie
le ventre centrifuge de la rotondité
qui implose
comme ma langue granuleuse
ventre de mère
Poésie aval d’une déchéance outrepassée.