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ENTRETIEN AVEC L'ARTISTE PEINTRE CLÉMENTINE LARRIBAU :
QUAND LA BEAUTÉ SE DÉPLOIE DANS LE MOUVEMENT UNIVERSEL

La magie des peintures abstraites de la jeune artiste Clémentine Larribau enveloppe le contemplateur d’un vertige ! On se sent absorbé, pris dans le tourbillon pascalien de la perte de soi entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Le travail de la couleur s’y unifie à un déploiement fascinant du mouvement, tel qu’on peut l’admirer dans les chefs d’œuvre baroques.

             Il nous semblait essentiel d’en savoir plus sur l’être même de cette artiste.

1.      Vous semblez donnez une large place à la nature dans vos œuvres abstraites, la nature est-elle première ou est-elle un simple outil dans votre imagination ?

            La nature est première dans mes œuvres abstraites, c’est un choix délibéré car c’est ce qui m’inspire et m’apaise. Je prends des centaines de photos lorsque je suis en voyage et ce sont principalement des photos de paysages ou d’éléments naturels… J’essaye de “fixer” les couleurs pour y revenir plus tard avec la peinture. Je travaille toujours à partir de quelque-chose que j’ai vu, en vrai (c’est toujours mieux) ou en photo.

2.      Il y a un mouvement permanent et un jeu subtil (et sublime) avec les couleurs et la lumière dans vos peintures, avez-vous été influencée par des artistes particuliers dans la formation de votre imaginaire ?

            Il y a des artistes qui me fascinent depuis toujours et qui m’ont ainsi peut-être influencée. Il y a d’abord Gustav Klimt pour lequel j’ai une admiration particulière, puis sans ordre particulier Wassily Kandinsky, Joan Miro, Pablo Picasso pour sa profusion, David Hockney, Claude Monet et Van Gogh. Rien de très original en somme, mais je me suis plongée dans tous ces artistes, lisant leur biographie, cherchant leurs œuvres et surtout cherchant à comprendre leur démarche et leur rapport à la peinture. J’ai la chance d’habiter près de Paris et de pouvoir aller voir certaines œuvres en vrai, ça change tout.

3.      Nourrissez-vous ce dernier avec la lecture d’écrivains ?

            À vrai dire oui, en quelque sorte. Lorsque je ne peins pas je suis professeur de français dans le secondaire donc j’ai un contact très régulier avec la littérature, et j’ai toujours aimé cela. Je ne sais pas dans quelle mesure cela influence mon art mais je suis sûre que ce n’est pas anodin.

4.      Quels sont vos projets futurs en peinture ?

            Je continue à expérimenter, je souhaite travailler sur des supports plus grands qui demandent davantage de technique. J’ai plusieurs idées à développer mais je ne sais pas lesquelles je mettrai vraiment en œuvre. Je cherche également à montrer mon travail à plus de monde, en “vrai”. Les réseaux sociaux sont de bons outils de communication mais de plus en plus de personnes me demandent s’ils peuvent voir mes œuvres en personne.

5.      Parallèlement à la nature, l’élément cosmique apparaît régulièrement (exemple de tableaux). Le mouvement permanent et l’enlacement des couleurs donnent une impression de tourbillon universel. Y a-t-il, derrière ces visions, une interrogation philosophique ?

            S’il y en a une elle n’est pas consciente. Je me suis toujours intéressée à la place que nous tenons, nous, êtres humains, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand alors c’est peut-être cela qui ressort de certaines de mes toiles.

6.      Peignez-vous à un moment particulier de la journée ?

            Je peins souvent le soir mais c’est plus par contrainte que par choix. Je préfère le matin, pour la lumière.

7.      Si vous deviez nommer un thème que vous rêveriez de traiter, lequel mettriez-vous en avant ?

Ce n’est pas vraiment un thème, mais parfois j’aimerais associer à mes œuvres un message plus engagé que seulement celui de représenter ma vision du monde.

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